Déguerpissement à kaporo-rails : les forces de l’ordre accusées de commettre des exactions

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Les forces de l’ordre déployées à Kaporo-rails pour superviser les opérations de déguerpissement sont accusées de commettre des exactions sur les citoyens du quartier dans le but de leur retirer certains biens de valeur.  

Frustrés par l’attitude de ces agents, des jeunes du quartier ont fait recours aux cailloux pour s’opposer aux forces de l’ordre. Le bras de fer aura duré plusieurs heures, nous confie-t-on.

Des citoyens interrogés sur place ont laissé entendre qu’ils ont été victimes des violences physiques, verbales, des bastonnades et même de dépouillement de la part des policiers et des gendarmes déployés sur le terrain.

« Les policiers ont offensé des familles.  Ils ont frappé presque toute la famille. Ils ont retiré des téléphones des gens et certains biens. Ils profitent de ce déguerpissement pour nous agresser. Vous savez dans ces occasions pareilles, ils profitent pour faire leur business. Donc, c’est ce qu’ils sont en train de nous faire ici. Tout ce que j’ai à dire au Président de la République et à son gouvernement, ils n’ont qu’à venir à notre secours. Ce qu’ils nous font ici, ce n’est pas bon. Cette année, tous les enfants qui sont là ne pourront pas étudier. Nous, les jeunes, tout ce qu’on a à dire, c’est de demander le secours du gouvernement. Les gendarmes et les policiers nous violentent ici, ils nous retirent nos biens et ils nous frappent» a témoigné Thierno Oumar Bah, un jeune qui habite le quartier de Kaporo-rails.

En faisant le tour dans ces maisons détruites, nous avons rencontré une femme assise devant ses bagages entrain de pleurer sans cesse.

 « Je ne sais plus quoi faire, je n’ai nulle part où aller. Mon mari ne travaille pas actuellement, mes enfants sont là, dites-moi Monsieur le journaliste où vais-je dormir ?» s’interroge la jeune dame, larmes aux yeux.

A côté d’elle, d’autres femmes, venues en grand nombre, ont aussi laissé entendre qu’elle est dans la même situation.

« Binta arrêtes de pleurer, tu n’es pas la seule victime. Nous sommes toutes dans la même situation », disent-elles en chœur pour la consonner.

Pour un autre habitant de cette localité, les gendarmes ont pris l’habitude de faire de tels comportements à chaque fois qu’il y a des situations pareilles.

« C’est comme ça, ils se sont habitués. Même si les jeunes ne les affrontent pas, ça c’est leur bisness maintenant. Ils ont fait ça comme un bisness, ils viennent, ils te trouvent, on te prend, on t’envoie jusqu’à un certain niveau et on te dépouille et puis on te laisse. Ou bien, on vient si tu as froid aux yeux, on te fait quitter chez toi, ils rentrent dans les maisons, ils prennent ce qu’ils veulent et puis ils continuent. Ils m’ont blessé, ils ont blessé mon petit frère, le fils à mon oncle, ils ont blessé sa petite sœur, celle qu’ils voulaient brigander, ils ont blessé celui qui a été dépouillé, ils ont blessé ma tente aussi qui venait au secours pour libérer la petite avec eux. Beaucoup ont été blessés parmi nous ici » a accusé Mamadou Bilo Diallo.

Toutes nos tentatives sont restées sans succès pour faire réagir les agents postés sur les lieux.

BARRY Ibrahima

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