Crise post-électorale en guinée : dix des douze candidats en lice se font entendre (déclaration)

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Dix des douze candidats en lice à la présidentielle du 18 octobre dernier ont donné leurs avis sur la crise post-électorale caractérisée par des scènes de violences constatées un peu partout à travers le pays.

Dans une déclaration transmise aux médias, ces candidats constitués en collectif ont non seulement dénoncé la violation des dispositions du Code Electoral par la CENI, condamné les agissements de certains groupes incontrôlés et exprime sa profonde indignation face aux exactions des forces de l’ordre, mais aussi lancé un appel à la retenue.

Pour rappel, seulement les candidats de l’UFDG et du RPG n’ont pas donné leur accord de principe pour la publication du document.

Toutefois, rappelle, le collectif, les difficultés de connexion et de mobilité n’ont pas permis à ce que tous les signataires puissent apposer leur signature.

Déclaration

Le 18 octobre 2020, les guinéens ont été appelés à voter pour choisir leur prochain (e) Président (e) de la République. Au regard de la situation politique qui s’enlise dans notre pays et qui risque de porter gravement atteinte à la paix et à la cohésion sociale entre les guinéens, dix formations politiques candidates à la course présidentielle réunies en Collectif font une déclaration, ce jeudi 22 octobre 2020, autour de trois points principaux :

1-         Sur la violation des dispositions du Code Electoral par la CENI

Le collectif dénonce l’attitude incompréhensible de la CENI qui a refusé, en violation de l’article 85 alinéa dernier du Code Electoral ainsi que l’Ordonnance №07/P/CC/2020 du 16 octobre 2020 PORTANT REMISE D’UNE PHOTOCOPIE LISIBLE AUX REPRESENTANTS DES CANDIDATS DU PROCES-VERBAL DE DEPOUILLEMENT DES RESULTATS PROVISOIRES DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 18 OCTOBRE 2020, de transmettre aux douze candidats une copie des procès-verbaux des résultats issus des bureaux de vote. Ce refus de coopération, non seulement illégal et reposant sur des motifs iniques, est de nature à compromettre sérieusement la crédibilité et la transparence du scrutin.

2-         Sur le climat de violence en Guinée

Le Collectif condamne les agissements de certains groupes incontrôlés et exprime sa profonde indignation face aux exactions des forces de l’ordre ainsi que les nombreuses violations des droits humains enregistrées dès le lendemain des élections du 18 octobre dernier.

Le Collectif condamne avec la dernière énergie les cas de morts, exprime toute sa compassion à l’endroit des familles éplorées ainsi qu’au peuple de Guinée.

Le Collectif regrette la séquestration des leaders politiques et d’opinions, les déplacements des populations à l’intérieur du pays, les perturbations enregistrées au niveau des appels internationaux de la connexion internet, la destruction des édifices publics et des biens matériels publics et privés. Ces faits, tels qu’énumérés, sont absolument condamnables et de nature à provoquer l’instabilité sur toute l’étendue du territoire national.  Ils pourraient, in fine, entrainer la Guinée sur la dangereuse pente des Etats-faillis infréquentables en Afrique.

3-         Un appel à la paix et à la retenue

Dans ce contexte explosif, qui réunit tous les ingrédients d’un affrontement inter-ethnique, le Collectif appelle les guinéens, de toutes les obédiences politiques, à la retenue mais surtout au respect de la Loi en toute circonstance. Il dénonce le comportement irresponsable de certains acteurs qui confisquent l’expression démocratique des guinéens par la bipolarisation de la vie politique du pays et en enfermant la compétition électorale dans un communautarisme nuisible. La mystique de la paix et du dialogue doit primer pour une sortie de crise pacifique afin que la Guinée puisse désormais s’atteler à son développement économique et social.

Fait à Conakry, le 22 octobre 2020.

                                                               Le Collectif

                                                               Les partis signataires :

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