Covid-19 : l’oms pointe les difficultés de la vaccination en afrique

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L ’Organisation mondiale de la Santé met en garde contre une possible 3ème vague de Covid-19 en Afrique alors que les contaminations repartent à la hausse dans 14 pays du continent, et que seulement 0,54% de la population africaine est actuellement complètement protégée par un vaccin. L’OMS reconnaît que le continent était mal préparé pour cette phase vaccinale et trop dépendant du reste du monde.

Près de 99 % de la production de vaccins se fait en effet ailleurs qu’en Afrique. Et produire localement prendra du temps. Alors que certains pays du continent ont d’ores et déjà épuisé leurs stocks.

Les pays africains font face à une pénurie de vaccins et cela aurait pu être évité selon le docteur Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS en Afrique. « On aurait pu se rendre compte plus tôt de l’insuffisance de la production par rapport aux besoins mondiaux. Et du coup la décision de partager les doses disponibles aurait pu se faire plus tôt. Mais il y a actuellement d’intenses tractations politiques pour établir des unités de fabrication en Afrique ».

Mais concrétiser ces projets prendra encore du temps. Des accords viennent donc d’être conclus avec les laboratoires Johnson&Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer. Objectif : limiter la dépendance du dispositif Covax au laboratoire Astra Zeneca et ses retards de production et de livraison. Matshidiso Moeti appelle à la patience.

« On s’attend à ce que les difficultés s’atténuent et qu’à partir de juillet/août, les livraisons de vaccins augmentent. Les choses vont s’améliorer. »

Besoin urgent de 20 millions de doses

Dans l’immédiat, les campagnes de vaccination tournent au ralenti. Le docteur Richard Mihigo en charge de la vaccination à l’OMS Afrique lance donc un appel aux pays riches. « On a entendu beaucoup de belles promesses et de beaux engagements de la part des pays à hauts revenus sur le partage de leurs doses. Mais ces engagements tardent à se concrétiser à court terme. »

Il rappelle que l’Afrique a un besoin urgent de 20 millions de doses pour administrer une deuxième dose de vaccin à tous ceux qui ont reçu leur première injection. Le Tchad vient de recevoir sa première livraison de vaccins dans le cadre du dispositif Covax. Il ne reste plus que 3 pays en Afrique qui n’ont pas eu accès aux vaccins. L’Erythrée, le Burundi et la Tanzanie n’ont pour l’instant pas adhéré au programme piloté par l’OMS.

L’Organisation mondiale de la santé souligne ce jeudi 3 juin dans son dernier bilan une augmentation importante du nombre de cas de Covid-19 en RDC et plus précisément à Kinshasa. Même si le nombre de cas reste relativement limité, c’est une hausse marquante comparée aux chiffres de ces dernières semaines.

244 nouveaux cas confirmés dans le pays, dont 161 à Kinshasa

Le professeur Jean-Jacques Muyembe coordonnateur de la lutte contre le Covid-19 en RDC revient sur ce phénomène et ses conséquences dans les hôpitaux de la capitale, au micro de Charlotte Cosset.

« Cela s’est traduit par un état des lieux, surtout dans nos hôpitaux qui sont vraiment surchargés. Le taux d’occupation c’est dans les 100 %. Et le taux de positivité chez le voyageur entrant et sortant est également très élevé. Nous voulons donc prendre des mesures pour renforcer les gestes barrière dans la population. Par exemple, pour le moment, nous avons des problèmes avec le variant indien. Le variant indien devient de plus en plus important. Nous allons voir comment on peut vraiment freiner cet afflux de voyageurs qui sont positifs. Notre problème pour le moment, c’est qu’il y a un manque d’oxygène. Or, c’est un élément très important pour la prise en charge correcte des cas de Covid. Le fait que les équipes de soins ne reçoivent pas leur prime de motivation, cela également entrave un peu la riposte contre cette troisième vague ».

Source : RFI

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