Corruption en guinée : près de 500 milliards gnf payés de façon non officielle par les opérateurs économiques

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A l’occasion de la journée internationale anti-corruption célébrée le 9 décembre de chaque année, le ministère des Investissements et des Partenariats Publics Privés a organisé une conférence pour parler du phénomène de la corruption dans son pays.

En Guinée, la corruption est encore persistante. Selon les rapports 2011 et 2017 de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, le volume des pots de vin en Guinée avoisine en moyenne 600 milliards de francs guinéens chaque année.

« La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de 500 milliards de francs guinéens par an en paiement non officiel et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats » indique le ministre Gabriel Curtis.

Ainsi, depuis 2010, dit-il, la Guinée a pris des mesures pour endiguer le corruption par l’adoption de la loi portant prévention, détection et répression de la corruption et les infractions assimilées, la mise sur pied d’un arsenal de contrôle impliquant plusieurs institutions républicaines et administratives.

Il s’agit de  la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’État, de l’Inspection générale des finances, de l’Autorité de régulation des marchés publics, de l’Agence nationale de lutte contre la corruption, de l’Agent judicaire de l’État, du CENTIF pour lutter contre le blanchiment d’argent et tant d’autres.

Et pour la transparence dans le secteur minier, la Guinée a adopté l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Ces mesures ont permis d’atteindre quelques résultats, bien que mineurs.

D’après Transparency International, la Guinée progresse lentement en passant du 25è rang en 2015 au 28è rang en 2018. Au niveau de l’indice Moh Ibrahim de la Bonne gouvernance, en 2018, la Guinée a amélioré son classement en passant de la 45è place à la 37è place. Pour le Doing Business de la Banque mondiale, la Guinée est passée de la 179è place en 2011 à la 156è place pour 2020.

Cependant, note Sayon Camara, représentant de l’Agence nationale de lutte contre la corruption, dont l’agence a mené deux enquêtes édifiantes en 201 et 2016.

« En 2012, nous avons enquêté sur la perception de la corruption sur mes ménages et les entreprises. En 2016 également sur l’état de la corruption en Guinée. Ce qu’il faut retenir  est qu’en Guinée, le degré de corruption est à une allure exponentielle. La corruption existe partout dans l’administration publique comme privée. On a fait un classement des départements et structures en fonction des degrés de corruption. Le premier c’était le ministère de la Sécurité, le deuxième le département le plus corrompue était l’Education et le troisième la Justice » révèle-t-il.

Hafia Diallo

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