Conakry : un raz-de-marée humain dans les marchés à quelques heures de la fête de tabaski

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E n cette journée du 20 août 2018, les mouvements sur Conakry deviennent de plus en plus intenses, dans tous les carrefours se sentent un énorme embouteillage et une impulsion partout, ce fait se justifie par les préparatifs de la fête.

Les acheteurs et les vendeurs déambulent, les mendiants sont placés un peu partout et les cris de part et d’autre se font entendre, ce mouvement de va-et-vient est dû selon Mamaissata Soumah aux préparatifs de la fête en particulier aux négociations des prix des denrées alimentaires, des habits de fête et autres accessoires entre acheteurs et vendeurs. Selon elle, les prix de ces denrées de première nécessité ont augmenté consécutivement à l’augmentation du prix du litre carburant à la pompe ces derniers jours, ce qui empêche les clients d’acheter directement ce qu’ils sont venus chercher : « les habits et chaussures pour enfants qu’on a l’habitude d’acheter à 80.000 francs guinéens sont à un prix exorbitant de 160.000 francs guinéens aujourd’hui, pour les avoir à un prix abordable autour de 120.000 francs guinéens, il faut être courageux pour faire fléchir les vendeurs et obtenir un rabais », se justifie-t-elle.

Au carrefour d’Entag, c’est la grande meute, personne ne veut laisser l’autre passer en premier, les piétons qualifient les chauffeurs de taxi de tous les noms. Cira Camara s’est disputé avec un chauffeur qu’elle a trouvé incompétent dans son rôle de conducteur : « Il me voit traverser, il doit normalement me laisser passer, mais ce n’est pas ce qu’il a fait, il a foncé tout droit sur moi. Et s’il me touchait ? », s’est-elle interrogée à notre micro.

Au grand marché de Madina, c’est le calvaire, la situation est littéralement hors de contrôle quoique que des bonnes volontés donnent le meilleur d’elles-mêmes pour rétablir une bonne circulation. Ils se sont regroupés pour aider ceux qui veulent traverser sous le pont, mais aussi pour réduire un peu les embouteillages : « le pont est plein de monde, c’est pourquoi d’autres traversent en dessous et s’il n’y a personne ici, personne ne pourra imaginer ce qui va se passer », a déclaré Fodé SOUMAH. Il poursuit son allocution en se flattant qu’ils ont empêché assez d’accidents sur cette traversée.

Les vendeurs et vendeuses quant à eux s’inquiètent pour leurs articles, avec un tel désordre, ils expliquent qu’ils sont livrés à toutes sortes de dangers, car des voleurs peuvent infiltrer cette foule et prendre leurs produits.

Odia Condé est une marchande à Matoto marché, elle se réjouit de sa vente de la journée. Elle qui n’a pas l’habitude de faire assez de ventes journalières déclare avoir réussi à vendre 75% de ses articles, et cela, malgré le prix élevé des articles par rapport aux jours précédents.

Parlant des mendiants, nos interlocuteurs expliquent qu’ils sont sortis massivement aujourd’hui pour chercher de quoi bien faire la fête. Pour ces derniers, c’est le bon moment pour recevoir beaucoup de dons, car nombre de croyants ne font des gestes que dans pareilles circonstances.

Espérons que ces va-et-vient se terminent en beauté et qu’aucun incident ne vienne perturber ces préparatifs qui augurent une fête haute en couleur et en saveurs demain mardi.

En attendant guineeactuelle.com souhaite une bonne fête de l’Aïd El Kébir à tous les musulmans du monde.

Saran TRAORÉ

 

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