Conakry : un panel d’échanges organisé autour de l’excision

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Le projet Nana Guinéenne a organisé, mercredi 06 février 2018 à Conakry, un panel d’échanges sur l’excision. Intitulé ‘’Brisons la chaine’’, ce projet consiste à trouver des solutions pour éradiquer les mutilations génitales féminines(MGF) en Guinée.

C’est à l’ occasion de la journée internationale des mutilations génitales féminines que ce panel d’échanges a été organisé pour trouver des voies et moyens pour mettre fin à l’excision qui demeure  l’une des formes des MGF les plus pratiquées en Guinée.

L’objectif était d’offrir une plateforme de discussion en favorisant les échanges entre spécialistes en médecine , genre et activistes des droits humains afin de lutter contre cette pratique en Guinée.

« La journée qui nous réunit aujourd’hui n’est donc pas une conquête du pouvoir, mais un combat pour la liberté et l’épanouissement de la femme. C’est l’occasion pour nous de vous informer du lancement du programme ‘’brisons la chaine’’. Une feuille de route pour le dit programme sera élaboré en vue d’une restitution dans les écoles et universités, car nous croyons que la contribution des jeunes filles en phase d’être mères de famille pour briser la chaine de l’excision » a déclaré Nanette Touré, cheffe du projet Nana Guinéenne.

Créée, il y’a un an, Nana Guinéenne est un projet solidaire qui permet de fédérer les femmes autour d’une idéologie commune basée sur le respect des différences, le soutien et l’assistance  mutuelle, ainsi que la promotion des activités initiées par les femmes.

Ainsi, ce panel d’échanges de l’association a débuté par la projection d’un film sur les conséquences de l’excision en Guinée.

Pour le consultant Kabuya Mumona, l’un des panélistes, la Guinée a dépassé le temps des sensibilisations, car, explique-t-il, la Guinée est le seul pays où on propose de l’argent aux exciseuses pour qu’elles déposent les couteaux.

« Je pense qu’on a dépassé le temps de sensibiliser, nos efforts doivent s’orienter maintenant vers des actions tendant à imposer le gouvernement à prendre des mesures concrètes. Parfois, pour ne pas appliquer la loi, vous entendez les gens dire que nous avons besoin des mesures d’application des lois. Pour celui qui a fait les droits sait qu’une loi pénale n’a pas besoin de mesures d’applications (….) a regretté Kabuya Mumona.

Selon lui, la prévalence de la mutilation génitale en Guinée a grimpé de 96% en 2016 à 97% en 2018 depuis la promulgation de cette loi. Ce qui place la Guinée 2eme pays dans la pratique des MGF après la Somalie.

Nantady Camara

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