Conakry : les taxis-motos sources de drames familiaux

Publicité

P artant de son engagement à contribuer à l’émergence d’une Guinée forte et prospère, l’Organisation Guinéenne de la Citoyenneté a élaboré et mis en œuvre un premier projet intitulé « la problématique des accidents de la circulation en général et particulièrement les taxis-motos dans la région de Conakry ». Ce projet a consisté à la réalisation d’une enquête de collecte de données statistiques auprès de certains services impliqués dans la gestion des accidents de la voie publique dans la région de Conakry.

C’est pour présenter son rapport d’enquête aux médias, que l’OGC a organisée ce lundi 27 août 2018, une conférence de presse à la maison de la presse à Coléah.

D’entrée de jeu, le président de l’OGC, Alseny Oumar Diallo, avant d’annoncer les données statistiques récoltées, a déclaré que le bilan est douloureux en matière de pertes en vies humaines et dégâts matériels causés par les accidents à Conakry.

Poursuivant, le président de l’OGC, indique qu’ils ont eu accès aux données recueillies pendant la période de janvier à juin 2018 par certains services notamment : l’Hôpital National Ignace Deen qui a enregistré 45 décès liés aux taxis-motos. L’Hôpital National Donka qui a enregistré 934 victimes d’accidents dont 707 dû aux taxis-motos pour un total de 29 décès.

« Le service routier du commissariat central de Matam a enregistré un total de 228 accidents de moto dont 58 décès chez les hommes, 13 chez les femmes et 10 chez les enfants, soit un total de 81 décès entre 2012-2018 », a précisé Salif Keita, le chargé des programmes et projets de l’OGC.

Plus loin, le président de l’OGC, revient souligné que ce phénomène est en train d’endeuiller bon nombre de familles et condamner d’autres à gérer des handicapés à vie.

Après ce constat peu élogieux pour la sécurité routière en Guinée, l’OGC a formulé des recommandations qui si elles sont appliquées pourraient infléchir cette tendance notamment : la formation des conducteurs des taxis-motos, la réglementation du secteur, le port obligatoire des équipements individuels de protection (casques, chaussures fermées, gants), interdire la surcharge et la circulation en sens inverse et la fixation d’un tarif officiel par tronçon.

Abordant le niveau de préparation des services publics face à ce fléau, le président Alsény Oumar Sylla déclare : « on a collecté des données dans les différents services, les hôpitaux, les commissariats centraux. Au cours de cette enquête, nous avons remarqué beaucoup de faiblesses. Certains services ne possèdent même pas de données, ou ne savent pas comment gérer ces accidents ».

Toutefois, l’OGC promet de ne pas faire des résultats de cette enquête une lettre morte et de se lancer très prochainement dans la sensibilisation des usagers non seulement à Conakry, mais aussi dans les villes de l’intérieur afin d’infléchir le taux d’accidents de la circulation causés par les engins à deux-roues.

Saran TRAORÉ

Publicité