Communication, le talon d’achille de l’ufdg

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Le principal parti de l’opposition guinéenne l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) est une véritable force incontournable sur l’échiquier politique national. Il regorge de masse incommensurable de militants et sympathisants et d’une masse critiques de fanatiques.

Avec le RPG arc-en-ciel, ils sont les seuls partis politiques guinéens à avoir à leur sein la troisième catégorie de personnes précitées (les fanatiques). Prêts à tout pour leurs partis jusqu’au sacrifice ultime. Cet avantage humain a fait du parti une des organisations les plus redoutées dans le landerlum politique aux rivières du sud.

Le 28 septembre 2009, la majorité des Guinéens qui ont manifesté contre la junte militaire au pouvoir était constituée de militants de l’UFDG. Ne parlons pas du leader. Depuis cette date, l’on reconnait à ce parti sa forte capacité de mobilisation et la détermination de ses militants à braver les corridors sécuritaires les plus impressionnants qui soient.

Cependant, ce parti recèle d’une faiblesse de taille qui a des conséquences terribles sur son fonctionnement et surtout sur la perception que se fait l’opinion de lui : sa communication. La mauvaise communication de l’UFDG lui coûte des militants, des sympathisants et transforme en réalités les doutes que certains ont du parti par rapport à son ethnicité. Ça retentit jusque sur le plateau de medias internationaux.

Ça commence en 2010, en plein enlisement électoral entre les deux tours, après les violences intercommunautaires dans les fiefs du RPG, le groupe de contact sur la Guinée organise une réunion d’urgence à Conakry pour une solution. Lorsqu’il prend la parole, le leader et candidat de l’UFDG dira que les militants du camp adverse chassent et tuent des peulhs. Le mot est lâché. Même si cela était certes une évidence, la manière platonique de le dire ainsi ajoutait à la tension déjà palpable dans la salle et dans le pays. Ceux qui étaient tentés de dire que le parti est purement ethnique franchissent le pas ce jour.

En 2012, dans la marche forcée vers les législatives, pour haranguer ses militants le timonier s’adresse à eux en ces termes : « êtes-vous prêts à mourir ? » Cette expression fera le chou gras de la presse durant des jours et fera passer le parti comme une organisation violente qui sacrifie des innocents pour son intérêt. La mort au siège du parti du journaliste Koula Diallo vient donc renforcer cette thèse qui n’est pas dénudée de tout fondement.

Pour se faire accompagner dans le gaspillage des fonds publics, Alpha Condé invite son meilleur opposant à la mangeoire en votant une loi de complaisance qui consacre le Chef de file de l’opposition comme une institution. Et comme toute Institution Républicaine, elle doit être dotée de budget de fonctionnement. Ce budget qui est en soit un colis piégé dans les mains de ses adversaires va créer un énorme embarras au sein de l’UFDG. A tel point qu’un désordre de communication s’instaure au sein du mouvement. Le responsable de la communication nie les faits selon lesquels son leader aurait touché le montant. Le lendemain, Cellou Dalein lui-même reconnait avoir donné deux comptes bancaires au ministère du budget pour loger le fameux fonds. Où est la cohérence ? Combattre un système de gouvernance tout en acceptant ses dividendes fut une erreur gravissime.

Mais le clou de la faute politique a été de siéger au sein d’une Assemblée périmée en arguant que le mandat des députés n’est nullement lié à celui du Chef de l’Etat. Ça, ce sont les juristes qui comprennent. Le reste de l’opinion publique y voit plutôt le cutis anticipé de l’opposition à Alpha Condé pour un hypothétique mandat de plus. Au moment venu, le pouvoir va surfer là-dessus sans problème.

Et pour finir, TV5 monde qui cloue au pilori le Chef de file de l’opposition avec des questions sorties tout droit de Sékoutoureyah. France 24 achève Cellou Dalein sur le pourquoi de sa participation au referendum de 2001. Sa seule réponse : Lansana Conte était un bon président. Comme un gamin qui apprécie ce gentil monsieur qui lui donnait des bonbons tous les matins. La vérité est que Lansana Conté est une des causes du chaos que le pays traverse aujourd’hui. Sa responsabilité dans le retard de la Guinée est abyssale. Demandez à Kassory. Et comme si cela ne suffit pas, le journaliste demande au guinéen Cellou Dalein Diallo, ce qu’il pense des déclarations du malien Amadou Kouffa considéré comme terroriste aux d’IBK et de Barkhane. L’unique lien de cette question : les deux sont tous peulhs. Que neni. A sa place je n’aurais pas répondu.

Bon week-end en attendant la prochaine bourde.

Alpha Oumar DIALLO

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