Chute de paul moussa diawara : faute professionnelle ou divorce politique ?

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Au cœur du scandale de l’OGP, le jeune leader du MPD s’’est retrouvé débarqué de la plus fracassante des manières. Une sanction qui prend ses origines depuis l’ère Ebola.

Divergences hiérarchiques :

À l’époque, Paul Moussa Diawara venait d’avoir des accrochages récurrents avec sa tutelle. Un certain Makanera occupait alors le ministère de la communication. Seulement, l’arrogance du ministre et son bras de fer avec Espace Tv lui donnaient l’image d’un cadre autoritaire.

L’abus de pouvoir étant collée à son image, Alhousseini Makanera était vu comme celui qui abusait à outrance de son pouvoir. Quand il sanctionna Paul Moussa Diawara, systémiquement il fut interpellé au palais présidentiel. Pourtant, le patron de l’OGP vivait comme un intouchable avec un cortège qui affichait déjà son penchant bling bling au vu et su de tous. Le Chef de l’Etat est venu aux nouvelles et a exigé que soit levée la suspension de son protégé.

Une situation que n’a pas oublié Makanera qui n’occupe plus le département mais se prête volontiers à son exercice favori : dénoncer les dessous du pouvoir sans retenue. Le cas Paul Moussa Diawara serait quasiment la principale raison du divorce entre le Pr Alpha Condé et Dr Makanera qui a finalement rejoint l’opposition où il est porte-parole.

Apports politiques limités :

Le scandale OGP ne doit nullement surprendre au lendemain du remaniement gouvernemental. S’il a été engagé auprès du RPG-Arc en ciel en pays Kissi, force est de constater que Paul Moussa Diawara ne pèse pas grand-chose. Le Mouvement des patriotes pour le Développement qu’il préside n’a pas raflé grande chose à l’image des ministres du Moryah qui ont conduit le parti présidentiel à l’humiliation.
Concernant l’ancienne figure de l’OGP qui fait face à des poursuites judiciaires , il n’a pas répondu à l’appel de la vague jaune. Autrement dit, fusionner avec le RPG pour la seconde fois. Un refus qui a été mal pris alors qu’il vient d’une tournée dans le pays profond où les barons du parti présidentiel ont été surpris.
En effet , Paul Moussa Diawara faisait des sorties fortement arrosées dans le cadre des activités de son parti. Quasiment aux allures présidentielles or pour qui connaît les coûts financiers en la matière, sa gestion ne pouvait que semer le doute. Étant à la tête d’une régie, il faisait trop de campagne pour son parti, ce qui a attiré l’attention. S’il ne pesait plus lourd dans son fief politique, il a été constaté qu’il se servait de sa position pour consolider son parti. Ce qui ne pouvait être accepté à un moment où le RPG a absorbé les formations acquises à la cause du PRAC.

Mise au pas de Kassory :

L’audit des 28 milliards injustifiés à l’OGP fut mis à nu par le PM Kassory Fofana. À peine installé, il a pointé son nez dans cette affaire qui défraie la chronique. Ce qui indique que cela est loin d’être un hasard pour celui qui a promis de lutter contre la corruption lors de son installation à la Primature.
On peut comprendre aisément que Kassory en savait beaucoup sur cette mauvaise gestion depuis qu’il siégeait à la Présidence. Sa position à la Primature lui donne assez de pouvoirs pour agir comme bon lui semble. Surtout face à un « camarade » de la majorité qui n’a pas brillé comme lui à Moryah qui a fait sensation durant les communales. Aussi, Ibrahim Kassory Fofana a pris la ferme décision de fusionner son parti avec le RPG contrairement à Paul Moussa Diawara.

Il est évident que si le MPD avait rallié le RPG, le scandale en cours n’aurait pas vu le jour puisqu’il serait question de l’image du RPG. Afin de consolider le bilan du second mandat du Pr Alpha Condé, des places stratégiques comme l’OGP ne peuvent qu’être occupées par des cadres du parti. Chose que Kassory Fofana veillera à mettre en place pour que l’évidence d’un 3ème mandat soit effective dans l’esprit du peuple.

Reste à savoir maintenant si Paul Moussa Diawara va se tirer des affaires vu les enjeux de la majorité présidentielle. À moins d’une année des législatives, le MPD peut s’avérer tuile en forêt précisément chez les Kissi. Sa mise aux arrêts peut profiter au Bloc Libéral de Faya Millimono voire faire de l’accusé un allié de circonstance contre le patron de Sékoutoureyah. Pour l’heure, la justice a été sommée de prendre le relais et un conseil d’administration extraordinaire de la juteuse structure entend bien baliser le terrain.

IDI KEITA

 

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