Bilan rsf 2020 : augmentation de 35 % des femmes journalistes en détention

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Le nombre de femmes journalistes en détention est en augmentation de 35 % au cours de l’année 2020, a révélé ce lundi 14 décembre Reporters sans frontières (RSF) dans la première partie de son bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans le monde.

Selon ce rapport, en fin 2020, 42 d’entre elles sont privées de liberté, contre 31 en 2019 et que les nouvelles détenues sont principalement originaires du Belarus (4) – qui connaît une répression sans précédent depuis l’élection présidentielle controversée du 9 août 2020 -, d’Iran (4) et de Chine (2), où la répression s’est renforcée avec la crise sanitaire.

« Parmi ces femmes journalistes nouvellement détenues, la lauréate du Prix RSF de la liberté de la presse 2019,  la journaliste vietnamienne  Pham Doan Trang », note RSF dans son rapport.

L’effet Covid-19

Les données recueillies par les équipes de RSF et l’Observatoire 19 révèlent, selon une liste non exhaustive, que le nombre d’arrestations et d’interpellations arbitraires a été multiplié par 4 entre les mois de mars et mai 2020, au début de la propagation du coronavirus dans le monde.

Entre début février et fin novembre 2020, ce type de violations représentait à lui seul 35 % des exactions recensées (devant les violences physiques ou les menaces, qui correspondent à 30 % des violations enregistrées). Si la plupart des journalistes interpellés ne le sont que pour quelques heures, voire quelques jours ou semaines, 14 journalistes, arrêtés dans le cadre de leur couverture de l’épidémie, se trouvent toujours sous les verrous à ce jour.

« Près de 400 journalistes vont passer les fêtes derrière les barreaux, loin des leurs et dans des conditions de détention qui mettent parfois leur vie en danger ».

Ces chiffres confirment également l’impact de la crise sanitaire sur la profession et le fait inacceptable que certains de nos collègues payent de leur liberté, la quête de la vérité. Ils confirment aussi que les femmes journalistes, de plus en plus nombreuses dans la profession, ne sont pas épargnées par la répression.”

C’est en Asie, continent où est apparu le coronavirus et qui concentre le plus de violations de la liberté de la presse enregistrées en lien avec la pandémie, que se trouvent le plus grand nombre de détenus Covid-19 : 7 en Chine, 2 au Bangladesh et 1 en Birmanie. Dans la région Moyen-Orient,  où plusieurs pays ont profité de l’épidémie pour renforcer leur contrôle sur les médias et l’information, 3 journalistes sont encore détenus pour des articles en lien avec l’épidémie de coronavirus : 2 en Iran et 1 en Jordanie. Sur le continent africain, 1 journaliste rwandais est aussi toujours emprisonné pour, officiellement “avoir enfreint les règles du confinement”.

Autre enseignement du Bilan annuel 2020 : au moins 54 journalistes sont actuellement otages dans le monde, soit un nombre en baisse de 5 % par rapport à l’année dernière.

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