Aziz diop se confie: ‘’je ne vais pas pour aller commander coyah’’ (interview)

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L ’ex préfet de Kankan devrait prendre service à Coyah dans les prochains jours pour exercer les mêmes fonctions. Aziz Diop quitte le Nabaya très ému pour se rendre dans une localité qui a récemment connu de la violence.

Dans une interview à bâtons rompus, le nouveau préfet de Coyah raconte à www.guineeactuelle.com ses souvenirs à Kankan et ses projets pour Coyah.

« Je ne vais pas pour aller commander Coyah. Je vais pour accompagner les populations de Coyah toutes catégories confondues dans leur effort de développement », dit-il, précisant qu’il a de très bons jours de Kankan après avoir cinq à la tête de cette préfecture.

Guineeactuelle.com : Monsieur Aziz,  quel est le sentiment qui vous anime aujourd’hui de quitter Kankan après avoir passé cinq ans en qualité de préfet ?

Aziz Diop : Je retiens de très bon souvenir de Kankan. J’y ai fait  5 ans jour pour jour, parce que j’ai été nommé un 15 mai 2015 comme préfet. Je quitte un 14 mai 2020 pour Coyah. Il y avait beaucoup de conflits à Kankan qu’on a géré et résolu. La paix, le respect sont devenus une réalité à Kankan. L’habitat s’est développé, la jeunesse engagée et épanouit. Je retourne à Coyah dans un contexte difficile. Le Président renouvelle sa confiance. Je crois, c’est un  défi auquel je dois pouvoir répondre. Je quitte Kankan avec toutes les bénédictions de la notabilité, de la ligue islamique de Kankan, des jeunes de Kankan. Ça aussi c’est extrêmement émouvant.

Quels sont les échantillons de problèmes auxquels vous aviez fait face ?

Le  problème de mare à Kankan. Il y avait toujours des problèmes autour de la gestion des mares. Et à un moment donné, on a pris une décision de les mettre dans l’escarcelle de l’Etat, tellement qu’il y avait des conflits. Mais on a pu les gérer en disant toute la vérité historique à la communauté. Il y a aussi la gestion foncière où on revendait des parcelles à deux ou trois personnes avec les mêmes plans de masse. On a procédé à des sanctions claires avec la direction de l’habitat de Kankan.

Vous êtes  à votre deuxième décret de   mutation pour Coyah, dites-nous qu’est ce qui expliquerait  l’annulation du premier alors que nous étions à la veille des législatives du 22 mars ?

Ça n’a pas plu à la population de Kankan. Moi, j’ai toujours  dit qu’on doit respecter la signature du Président. Il y a un nouveau contexte qui a été créé à Coyah. Il y a eu aussi une forte demande  de la population de Coyah,   de la jeunesse de Coyah à ce que je vienne. Donc le Président a tiré les conséquences.

Selon nos informations, vous étiez resté à Kankan pour rendre favorable les élections législatives au RPG. Est-ce-que vous le confirmez ?

Le contexte était tel qu’on avait engagé ensemble avec les jeunes, les femmes,  la notabilité, une dynamique pré-électorale.  A l’époque, il était un peu prématuré que je quitte. Maintenant, tout le monde est d’accord que j’assume des responsabilités. Je suis administrateur, la nécessité de service impose  à chaque administrateur d’aller où on te sollicite. Je ne suis pas un cadre qui est libre qui fait ce qu’il veut. Je fais ce que le Président veut.

Vous venez à Coyah dans un contexte de crise. Quelle stratégie allez-vous mettre en place ?

Moi, je ne vais pas pour aller commander Coyah. Je vais pour accompagner les populations de Coyah toutes catégories confondues dans leur effort de développement. Donc je me mets à leur disposition pour les aider. Egalement je dois développer une capacité d’écoute. Je dois écouter qu’est-ce-que la jeunesse à besoin ? Qu’est-ce que la notabilité veut que Coyah soit ? Ça, c’est à travers l’écoute. Mais aussi, je dois développer les capacités  d’empathie, c’est-à-dire partager les souffrances, les problèmes des jeunes, des femmes et me mettre à leur place et trouver des réponses appropriées. Je dois pouvoir anticiper sur les conflits et résoudre ces problèmes-là. Combattre la criminalité aussi et garantir la paix.

Mata Malick Madou

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