Affaire prière en n’ko: l’imam nanfo prend maitre béa comme avocat et annonce des actions judiciaires (communiqué)

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Le chroniqueur islamique, l’imam Nanfo Ismaël Diaby, sanctionné par les autorités religieuses pour avoir prié et fait prier en langue Maninka, a annoncé, mercredi 22 juillet 2020, avoir pris maitre Salifou Béavogui comme avocat pour le défendre à la justice.

Dans un communiqué, dont copie est parvenue à notre rédaction, ce chroniqueur controversé annonce également des actions judicaires.

Communiqué

Depuis plus d’un an, des fidèles musulmans et moi avons pris la décision, en conformité avec les prescriptions du Noble Coran d’Allah et les lois de la République, d’observer nos obligations religieuses notamment les cinq prières quotidiennes en langue nationale maninka, notre langue maternelle, ici à kankan.

En effet, cette mesure dont l’écho s’est propagé dans le pays, même au-delà de nos frontières, comme une traînée de poudre, colle parfaitement à notre compréhension de l’islam tolérant enseigné par le prophète Mahomet (PSL), et ne viole aucune prescription coranique en la matière.

Contre toute attente, les autorités administratives (préfet) et religieuse (ligue islamique) n’ont trouvé mieux que de m’arrêter arbitrairement et de m’interdire tout exercice de ma foi religieuse vouée à la dévotion d’Allah, le polyglotte par excellence. Cet état de fait s’est matérialisé par mon arrestation et certains de mes compagnons par le préfet et la démolition de notre mosquée par des extrémistes religieux à la solde des intérêts arabes inavoués chez nous.

Le tout couronné par la suspension de tous mes prêches à travers un communiqué du secrétariat général aux affaires religieuses, lu sur les ondes des médias publics.

Or, le caractère laïc de notre république est consacrée, et la constitution à travers les dispositions de son article 11 demande à l’Etat de garantir à tous le libre exercice, la profession ou la pratique d’une religion ou d’un culte.

Par ailleurs, notre plus grand étonnement fut celui du traitement que la presse a réservé à cette situation de violation de tous nos droits constitutionnels, me privant ainsi de toute prise de parole publique.  À part la presse électronique et quelques rares radios, certains journalistes de la presse audio et audiovisuelle du pays en général et notamment ceux de Kankan en particulier ont foulé au sol l’impartialité, la neutralité et l’objectivité dans le traitement des informations nous concernant en se transformant en véritable inquisiteur.

En agissant comme elle l’a fait, une certaine presse guinéenne s’est rendue complice de la violation de l’article 8 de notre constitution, selon lequel nul n’est tenu d’obéir ou d’exécuter une décision manifestement illégale.

C’est pourquoi, j’en appelle à l’esprit de responsabilité et de respect de la déontologie de la presse afin de favoriser le débat contradictoire et serein.

Par conséquent, j’en appelle à l’esprit d’équité et d’égalité dans le traitement des citoyens par tous les médias publics et privés du pays.

En tant que citoyen guinéen lésé dans ses droits constitutionnels et de l’exercice de ses libertés, j’informe l’opinion nationale et internationale du dépôt d’une plainte au Tribunal de 1ère instance de Kankan concernant les agressions à mon domicile privé ayant occasionné la destruction d’un édifice, d’engins roulant et de coups et blessures. Dans le même ordre d’idée, je compte attaquer auprès de la cour suprême la sanction administrative de la ligue islamique à mon encontre qui est illégale et contraire à la constitution.

J’ai choisi comme avocat Maître Salifou Béavogui pour faire valoir mes droits devant les tribunaux et cours en Guinée.

Je ne saurais terminer sans adresser mes remerciements à toutes ces nombreuses personnes anonymes qui ne cessent de m’apporter leur soutien et qui se retrouvent dans notre démarche tolérante de l’islam dans le respect des principes républicains.

Kankan, le 22 juillet 2020

Nanfo Ismaël Diaby

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