Affaire pillages et destructions pré-électoraux de 2015 : les victimes dans l’attente d’une justice

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L es victimes de pillages et de destructions pré-électoraux de 2015 ont déploré, mercredi 20 octobre 2021, la lenteur de la justice dans le traitement de leur dossier introduit depuis le 19 décembre 2015 devant le Tribunal de Première Instance de Mafanco, Conakry3.

Au nombre de 404 personnes, ces victimes composées des commerçants, marchands, importateurs et exportateurs installés dans les marchés de Madina (Matam), Matoto, Kissosso et Enta (Matoto) estiment que le gouvernorat de la ville de Conakry et les communes de Matam et Matoto ont failli à leur responsabilité.

« Nous souhaitons vivement que la justice soit rendue dans un délai raisonnable afin qu’une heureuse solution permettant la réparation effectives des dommages que nous avons subis »,  sollicitent-ils, faisant état d’une perte estimée à 144.738.718.894 francs guinéens.

Interpellé sur le rapport entre leur association et le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA), Ibrahima Tall, président de ladite association a apporté un certain nombre des précisions.

« Nous avons fait savoir au GOHA que nous, nous partirons vers la justice.  Dès le départ, le GOHA nous a assistés, mais vu qu’eux, ils ont voulu qu’il y ait une solution négociée avec les politiciens, et nous, ce n’était pas notre vision, on a dit forcément, il faut aller vers la justice. Parce que pour nous, il faut que ça s’arrête. Et ça ne peut pas s’arrêter si les gens ne sont pas punis », précise-t-il, avant désavouer les démarches utilisées par le GOHA lors des précédentes crises.

« Il y a eu de consensus entre l’opposition et la mouvance. Le cas des victimes était introduit dedans.  Mais si ces gens-là  (GOHA) parviennent à obtenir  gain de cause, et qu’on parvient à débloquer des fonds pour dédommager les victimes, en ce moment qui serait responsable (coupable) ? Donc, c’est ce que nous, nous on n’a pas pu comprendre parce qu’il faut responsabiliser les gens dans notre pays pour que ça cesse. Si personne n’est responsable (coupable), on n’ira nulle part. Il faut que chacun prenne sa responsabilité. Nous, nous pensons que les communes sont des collectivités locales, donc ils ont le pouvoir, ils ont été élus. Par conséquence, s’ils ne font pas leur travail, on a le droit de les demander des comptes. Car nous pensons que c’est de leur défaillance que cela est arrivé », conclut-il.

Alpha Sodio Diallo      

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