Affaire passeport écrasé : la version de la principale concernée

Publicité

Au lendemain de la publication d’une information relative à l’écrasement d’un passeport appartenant à une femme,  notre rédaction s’est rendue ce vendredi 17 mai 2019, au ministère de la sécurité pour en savoir plus sur cette actualité qui défraie la chronique dans la cité.

Sur place,  nous avons pu échanger, d’une part avec la principale concernée et d’autre part,  avec l’inspecteur général adjoint de la protection civile.

En dépit de l’interdiction prise officiellement par les autorités guinéennes, la nommée Fatoumata Bailaou Diallo a décidé volontairement de changer son nom pour mettre Fatima Diallo dans son nouveau passeport.

Fatoumata Bailaou Diallo, propriétaire du passeport écrasé

« J’ai perdu mon passeport. Quand je me faisais un nouveau, j’ai décidé de changer mon Fatoumata Bailaou Diallo pour mettre Fatima Diallo. Je l’ai fait parce que c’est le nom-là qui me plait et c’est comme ça que tout le monde m’appelle », a-t-elle confié.

Pour se faire un nouveau document, Mademoiselle Diallo a envoyé la photocopie de son ancien passeport parce que c’est ce qu’on l’avait demandé.

« Donc ce n’est pas deux personnes différente c’est bel et bien moi Fatouma Bailaou Diallo qui a voulu changer mon nom pour mettre Fatima Diallo » insiste-t-elle, qui dit avoir réussi à faire changer son document de voyage sous les bénédictions d’un certain ‘Petit Bah », un cadre qui travaille au sein du service en charge de la confection des passeports au ministère de la sécurité.

« C’est petit Bah qui m’a aidé à faire ça, je ne suis passée dans aucune direction, j’ai donné à mon frère, c’est lui qui a tout géré pour moi » a révélé la concernée.

Le prix officiel pour se faire un passeport en Guinée est de 500 mille francs guinéen. Pour que Fatoumata Bailaou Diallo obtienne son nouveau passeport dans lequel figure son nom préféré (Fatima Diallo), elle nous a laissé entendre qu’elle a payé 4 millions de francs guinéens.

Face à cette situation, l’inspecteur général adjoint de la protection civile nous a expliqué qu’ils ont diligenté des enquêtes au tour du problème d’écrasement par rapport à la déclaration du contrôleur général Lamine Keita qui disait dans les medias que Fatoumata Bailaou Diallo et Fatima Diallo sont deux personnes différentes.

« Notre vision  et nos efforts ont prouvé dès au départ que Fatoumata Bailaou Diallo est belle et Fatima Diallo », a démenti Dr Mamadou Djouldé Bah.

Plus loin, il dira qu’au prix des directives et des textes réglementaires qui interdissent l’écrasement de passeport et la création des identités parce que c’est ce qui décrédibilise les documents de voyage.

Dr Mdou Djouldé Bah, inspecteur général adjoint de la protection civile

« Les efforts fournis par l’Etat qui a mis suffisamment de temps pour essayer de redresser le secteur au moment où le terrorisme tape à nos portes et de pratique mais  dangereusement la sécurité de l’Etat. Il nous expose que les partenaires de développement, aujourd’hui toutes les chancelleries sont préoccupés de ça parce chaque fois qu’une chancellerie n’obtient pas son sésame, il revient, il paye de l’argent, il se créé une nouvelle identité de telle sorte qu’aujourd’hui, c’est diplomatiquement correct ce que les ambassades font avec nous. Ils acceptent ces documents sans être étonné », a indiqué Dr Bah.

Selon lui,  pour le changement de nom, il n’y a pas de loi qui l’interdit, mais il y’a une procédure à suivre, insiste-t-il.

« Si quelqu’un veut le faire, il doit se référer d’abord à la justice. Elle (Fatoumata Bailaou Diallo), c’est celui qui a créé de l’identité pour elle qui a de problème, sinon c’est son droit de changer de nom mais pour cela, il y’a une procédure. Qu’elle parte à la justice pour renoncer au nom Fatoumata Bailaou Diallo et prendre le nom Fatima Diallo. Elle pouvait le faire et elle vienne avec cet acte maintenant pour faire son passeport », a précisé M. Bah.

Déjà souligne-t-il les enquêtes continuent, ‘’on mettra en arrestation les intéressés pour pouvoir prendre des dispositions pour redresser l’acte des passeports pour qu’une telle pratique ne se répète plus’’.

Contacté par notre rédaction, le principal accusé dans cette affaire, en l’occurrence M. Lamine Keita, directeur central de la police de l’air et des frontières, s’est contenté des déclarations faites la veille sur les ondes de la radio Espace Fm.

« Ce que j’ai dit hier sur la radio, je me limite à ça. Pour le moment, je n’ai rien à dire. Il faut que je me réfère d’abord à mes hiérarchies avant toute communication concernant ce sujet », a-t-il rétorqué face à notre insistance.

Pour rappel, M. Keita avait déclaré dans l’émission ‘’Les Grandes Gueules’’ de la radio Espace Fm qu’une main noire serait derrière cette affaire pour ternir sa réputation.

« L’enquête a été portée à la connaissance de l’inspection générale, ils n’ont même pas commencé encore les enquêtes, ils commencent à s’acharner contre moi. Je sais que c’est une instrumentalisation contre moi », avait-t-il dit pour se défendre.

BARRY Ibrahima

Publicité