Affaire 3eme mandat en guinée : qui arrêtera alpha condé ?

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D epuis un certain temps, la Guinée et sa diaspora sont entrées dans un grand tourbillon dont personne ne sait encore l’issue. Le tourbillon de la modification de l’actuelle Constitution ou le projet de proposition d’une nouvelle Constitution.

Pourtant, l’observateur attentif remarquera que le rouleau compresseur de ce projet hautement inflammable continue de broyer toute velléité manifeste qui menacera son exécution. En plus de tous les autres actes de dédain que le gouvernement pose tous les jours, il est temps de se demander qui va enfin arrêter ce monsieur ?

La foule est dangereuse mais elle a une mémoire courte. Celle du Guinéen l’est encore plus courte. Pendant qu’un bon nombre de citoyens sont totalement absorbés par le factuel d’une éventuelle modification de la Constitution, le Président, lui, pose petit-à- petit les jalons de la haute trahison dont il a la folle envie de commettre.

Revenons sur quelques-uns !

  1. La révocation du Président de la Cour Constitutionnelle

Le mercredi 03 octobre 2018, la gouvernance Alpha n’a rien trouvé d’autre à servir à ses concitoyens que la confirmation de la destituions de monsieur Kelèfa Sall, jusqu’alors président de la Cour Constitutionnelle guinéenne. Comme pour gâcher la fête nationale du 02 octobre, le Président Condé, sans même attendre la bonne humeur, la ferveur et le peu d’unité nationale retrouvée lors de cette journée qui marquait les 60 ans d’indépendance de notre pays, a signé un décret qui confirmait la destitution du sieur Sall. Ce décret parachevait une longue bataille entre Kéléfa et ses conseillers qui lui reprochaient une kyrielle de fautes dont aucune ne pouvait lui couter son poste. Partant sur des soupçons de détournement de fonds, les 8 conseillers ont mis en place une opération ‘’main propre’’ contre Sall.

Malgré les mises en garde d’éminents juristes et de spécialistes du droit constitutionnel dont le greffier en chef de la Cour Constitutionnelle, le Président de la République, qui sait pertinemment que les griefs portés contre Kéléfa ne peuvent nullement destituer celui-ci, a pris ce décret de complaisance pour nommer à la tête de la gardienne de la Constitution du pays , un autre homme totalement acquis à sa cause.

C’est depuis cette période que les luttes devraient s’acharner. Personne n’a levé le petit doigt pour protester. Le malheur de Kéléfa Sall a été de rappeler simplement au Chef de l’Etat, fraichement «réélu» en 2015 qu’il amorçait son deuxième et dernier mandat et qu’à aucun moment il ne devrait céder à la tentation des sirènes révisionnistes. L’on peut néanmoins reprocher à Kéléfa Sall sa mollesse dans la crise et surtout son silence tout le long du processus de coup d’Etat constitutionnel qui minait son Institution.

  1. La prorogation du mandat des parlementaires

Jamais 1 sans 2. La gouvernance actuelle l’a bien compris. Mais elle risque de se bruler les doigts si elle va avec 2 sans 3. Apres avoir savamment orchestré le parachutage de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle pour y placer son homme de paille, Alpha Conde, qui se hâte lentement sur l’achèvement des élections communales, demande une prorogation du mandat périmé des députes de la République. Comme une lettre à la poste, la demande est validée sans anicroches. Un des stratagèmes du Président a toujours été d’user ses opposants avec le temps. Alors que dans les pays sérieux, toutes les élections ont lieu en une année voire un semestre, en Guinée, le président fait sciemment d’échelonner les élections sur 10 ans. De sorte que ses deux mandants sont jalonnés d’élections et des violences qui les alimentent.

Au sortir d’un scrutin dont l’organisation a fait aussi bien des dégâts matériels qu’humains, nous parlons automatiquement d’une autre élection qui va causer les mêmes problèmes que la précédente voir pire. C’est à cette démocratie bananière que joue le gouvernement. En se hâtant lentement, ils ont refusé d’organiser les législatives à temps justement pour rendre l’Assemblée nationale illégale et illégitime en 2020. Les législatives, c’est pour les calendes grecs.

Pour la présidentielle de 2020, rendez-vous le 31 février. L’opposition y est tombée tout droit dans le piège en pensant que le débat sur une éventuelle modification de la Constitution aura lieu à l’hémicycle. Détrompez chers messieurs, ce débat aura lieu dans la rue.

En y restant, ils donnent tous les arguments aux promoteurs de l’hypothétique 3eme mandat pour un glissement du calendrier électoral de la présidentielle de 2020.

En attendant, les mandants dilapident nos milliards et les citoyens s’organisent dans un mouvement avec un message très clair ‘’AMOULANFE’’.

Alpha Oumar DIALLO

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