Barrage de souapiti : des ong à l’offensive pour rétablir les sinistrés

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L ‘organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH) qui accompagne  l’Union pour la Défense des Sinistrés de Souapiti (UDSS) a animé ce mardi 11 août 2020 une conférence de presse à son siège, sis à la Bellevue pour annoncer la mise en place d’un pool d’avocats en vue, disent-ils, de rétablir les impactés de la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti  dans leurs droits, a-t-on assisté.

Récemment, une délégation de l’OGDH était sur le terrain avec l’UDSS pour constater les conditions dans lesquelles les populations déplacées suite à la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti vivent.

« Le droit guinéen voudrait que si on doit exproprier un citoyen pour cause d’utilité publique, qu’on évalue d’abord le bien sur lequel il est assied, en termes d’immeuble. On évalue préalablement à l’amiable s’il n’y a pas d’entente, il faut aller en justice pour que le juge fixe l’indemnisation, en tout cas un montant. Ce montant doit d’abord être versé à la victime avant de l’exproprier. Sur le cas de Souapiti, la procédure d’expropriation a été savamment violée », a déclaré maitre Emmanuel Bamba, avocat.

Poursuivant, l’avocat ajoute qu’en termes de violation de droits de l’Homme, les dégâts sont très importants.

« C’est pourquoi, nous avons décidé d’accompagner ces sinistrés, pour des actions futures pour que nous attirions davantage l’attention de l’Etat sur leur situation », indique-t-il.

Alors que certains habitants des villages délocalisés le long du fleuve Konkouré qui refusent de quitter les lieux tant qu’ils ne sont indemnisés, le porte-parole de l’UDSS ne cache pas ses inquiétudes.

« Les populations qui n’ont pas eu de toits sur le nouveau site et celles qui ont été délocalisées ont toutes décidé de retourner sur les anciens sites, puisque là-bas, au moins, ils auront quoi manger. Au lieu de négocier, le projet a préféré aller avec la force. Ils ont menacé d’inonder toute la population. Aujourd’hui, l’eau est montée de façon inquiétante, à tel point que les gens ne dorment pas. Ils veillent actuellement. Ils ont peur d’être emportés par l’eau avant le matin ou qu’un de leur bien ne le soit », a alerté Oumar Camara, porte-parole ses sinistrés.

Au total, cent onze villages sont impactés par la construction de ce barrage hydroélectrique, selon un décompte fourni par l’union pour la Défense des Sinistrés de Souapiti.

Mata Malick Madou

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